« La culture pour tous »…slogan on ne peut plus consensuel ! A ceci près que la culture est pour tous… ceux qui peuvent y accéder. On peut se satisfaire de l’affluence habituelle aux spectacles donnés dans les lieux de culture, festivals, théâtres, musées, cinémas. Il suffit de les fréquenter pour se retrouver « entre-soi », c'est-à-dire entre citoyens appartenant aux classes moyennes supérieures ou plus friquées encore et plus ou moins cultivées. Les prix pratiqués sont élevés pour les familles dont le revenu se situe entre1700 à 2400euros qui sont ainsi catégorisées en tant que classes moyennes inférieures. Ils sont souvent inaccessibles pour les catégories de population dont le revenu dépasse à peine le SMIG, à fortiori ceux qui avoisinent le seuil de pauvreté.
Encore faut-il pouvoir accéder aux lieux de culture aux heures d’ouverture pour ceux qui ne disposent pas d’une voiture ou qui ont des difficultés pour se véhiculer. De nombreuses villes moyennes ont créé un Périmètre de Transport Urbain (TPU) et disposent d’une Autorité d’organisation du transport urbain (AOTU) dotée de moyens permettant la création d’un réseau de transport…créateurs d’emploi.
Le code général des collectivités territoriales prévoit un « versement transport » destiné au financement des transports en commun, perçu par les communes, les établissements publics de coopération intercommunale ou les syndicats mixtes compétents. Il s’agit d’une imposition à caractère facultatif pour les communes qui dépassent 10000 habitants et qui est versée par toute entreprise de plus de 9 salariés.
La « culture pour tous » est aujourd’hui remise en question par un ministre désireux de lui substituer « la culture pour chacun ». A Granville, cette nouvelle politique poserait encore la question des transports collectifs … De petits bus, aux multiples points d’arrêts entre les diverses communes permettraient aux citoyens de la communauté de communes de pouvoir venir en centre ville et, le soir venu, d’être assuré de pouvoir regagner leurs demeures ….à moins que « chacun pour ‘sa’ culture » doive (et puisse) disposer d’un véhicule personnel pour aller au spectacle .
Comme l’écrit Abd El Malik* évoquant les rapports du centre et de la périphérie : « Les centres-villes représentent le Nord et l’Occident, les banlieues, le Sud et les damnés de la Terre… ».
*La guerre des banlieues n’aura pas lieu. Points. Le cherche midi, 2011.