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27 décembre 2009 7 27 /12 /décembre /2009 11:21
poing-leva-.jpgGrève de la faim à EDF-GDF, pourquoi ?

Depuis maintenant une semaine, deux responsables syndicaux de SUD Energie, Yann Cochin (secrétaire de la Fédération) et René-Michel Millambourg (secrétaire du syndicat Ile de France), sont en grève de la faim.

Ils ont été rejoints depuis jeudi par le responsable SUD Energie de la section syndicale du CNPE de St Laurent des Eaux, Pascal CHEMIN.

Pourquoi ont-ils pris  la décision d’utiliser une forme d’action d’une telle gravité, mettant en jeu leur propre santé ?  Parce que les directions d’EDF et de GDF se comportent avec une rare violence envers les salariés qui osent lui résister. Elle cherche à affaiblir considérablement tous les contre-pouvoirs.
Ainsi, à la suite du très profond mouvement social du printemps dernier, elle a lancé une véritable chasse aux sorcières contre les militants syndicaux qui ont osé exprimer le malaise de tous les salariés, qui ont osé porter au nom de tous des revendications légitimes.
 Non contente d’avoir répondu par le mépris et la provocation à ces revendications, les directions ont réquisitionné les salariés du nucléaire et multiplient les sanctions dans la distribution : blâmes, avertissements, mises à pieds (avec suspension de salaire) de 1 semaine à 1 mois, rétrogradations de 1 à 6 NR … et même licenciements.
Les motifs sont aberrants, futiles (abandon de poste en pleine grève, utilisation de véhicules de service pour aller manifester …). Les salariés sanctionnés sont généralement choisis par la Direction pour « faire des exemples » parmi les collègues les plus engagés et les plus reconnus (par exemple des secrétaires de syndicats).
A Toulouse, 4 licenciements avaient été demandés par la Direction : 3 ont été « commués » en peines moins lourdes, mais le quatrième, Rudolph, reste à ce jour licencié.
A Paris, notre collègue Nordine Marhoug, de GrDF, vient de recevoir sa lettre de licenciement. Père de 2 petites filles, seul revenu du foyer, logé dans un appartement d’astreinte, cette décision le met dans une situation personnelle dramatique.
L’exemple de Nordine est emblématique de cette chasse aux sorcières : Nordine, qui travaillait à GDF depuis 12 ans, était considéré par ses collègues et sa hiérarchie comme un « agent compétent », qui « respecte les règles et procédures, prend les initiatives à bon escient, a une bonne gestion des priorités », d’après ses évaluations.
Mais Nordine présentait le défaut majeur, aux yeux de sa Direction, d’avoir été très actif durant le mouvement du Printemps.
La Direction n’a pas pu lui imputer de « débordement » pendant les grèves.  Elle a donc choisi de le licencier pour « faute professionnelle », sur la base d’un dossier qui, dans un autre contexte, n’aurait jamais conduit au licenciement et qui a été monté de toutes pièces (il lui est principalement reproché d’avoir « triché » sur les heure d’intervention, sur la base de témoignages de « clients » dont certains se sont révélés être des cadres de l’entreprise ! Les éléments sont disponibles sur le site http://www.sudenergie.com/).
Tous les représentants du personnel ayant siégé à la commission de discipline, CGT, CFDT, FO, CFTC, considèrent qu’il s’agit en réalité d’un licenciement pour faits de grève. Ses collègues en sont également persuadés, ils se sont d’ailleurs mis en grève à de multiples reprises pour le soutenir.
Cette grève reçoit un large soutien politique : à ce jour le Parti Socialiste, les Verts, le Parti de Gauche, le NPA, la Gauche Unitaire, les Alternatifs sont à nos côtés.
Nous avons par ailleurs demandé le soutien de l’ensemble des fédérations syndicales, dans ce combat pour la défense des libertés syndicales qui nous concernent tous.
Bien sûr, nous utiliserons tous les recours juridiques, mais nous en connaissons les limites.
Greve-faim-GDF.jpg
En tant que Fédération Syndicale, nous ne pouvons accepter ni l’injustice qui est faite à Nordine et à Rudolph, ni à celle faite à l’ensemble des plus de 250 sanctionnés pour faits de grève.
Nous ne pouvons pas non plus accepter le règne de la peur que tentent de mettre en place les direction de nos entreprises, et qui conduiraient, si nous laissons faire, à empêcher toute contestation, à affaiblir le mouvement syndical et la défense collective. Ce serait leur laisser les mains libres pour détruire les conditions de travail des salariés et le service public.
Le droit de grève est un droit fondamental, garanti par la Constitution. Le défendre, c’est défendre la démocratie. Nous ne pouvons laisser sans soutien ceux qui mettent aujourd’hui leur santé en jeu pour le défendre, nous ne pouvons laisser la répression s’abattre sur nos collègues.

Soutenons les grévistes de la faim !

Exigeons avec eux la réintégration de Nordine et Rudolph, et l’annulation de toutes les sanctions et procédures disciplinaires en cours suite à la grève !


Signez massivement la pétition en ligne : www.sudenergie.com.

Le Monde  
Bellaciao 
Appel contre la répression à EDF-GDF    
Des salariés séquestrés par leur direction
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