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11 avril 2007 3 11 /04 /avril /2007 07:01
Fusillé à cause de ses idées

Une grève de l'éducation nationale et des manifestations ont
rassemblé des milliers d'Argentins, lundi 9 avril, à la suite de la mort
d'un enseignant, le 5 avril, tué par une grenade lacrymogène lors de la
répression d'une mobilisation dans la province de Neuquen (Patagonie).

"Les craies ne se tâchent pas de sang", c'est avec ce slogan que
40 000 personnes ont manifesté à Buenos Aires. Par solidarité avec les
syndicats d'enseignants, des arrêts de travail d'une heure ou deux ont été
observés dans les transports, les banques et plusieurs services publics.
"C'est la première fois depuis dix ans que tous les syndicats de
l'enseignement adhèrent à une grève générale", note le dirigeant de la
Confédération des travailleurs argentins (CTA), Hugo Yasky.


A Neuquen, 25 000 manifestants ont défilé dans les rues pour
dénoncer la répression et exiger la démission du gouverneur, Jorge Sobisch,
représentant d'un parti provincial opposé au président péroniste Nestor
Kirchner. Ils ont improvisé un campement pour une durée indéterminée devant
le palais du gouverneur. M. Sobisch a annoncé des changements au sein de la
police et un remaniement de son équipe. Le policier qui a tiré la grenade
lacrymogène a été arrêté.

Depuis la rentrée scolaire de mars, le mécontentement des
enseignants, qui réclament des augmentations de salaires, ébranle plusieurs
provinces avec des grèves, de vastes manifestations et des coupures de
routes. A Salta (nord-ouest), 180 000 élèves n'ont pas cours depuis cinq
semaines et des affrontements ont opposé des grévistes et la police. La
tension a gagné Santa Cruz (Patagonie), la province natale du président
Kirchner, où enseignants et fonctionnaires sont sur le pied de guerre pour
exiger des améliorations salariales. Toutes les écoles de Santa Cruz ont été
placées sous la surveillance de la gendarmerie. La protection policière a
été renforcée autour de la demeure de M. Kirchner à Rio Gallegos, la
capitale de la province, où viennent protester les manifestants.


"FUSILLÉ À CAUSE DE SES IDÉES"


Le chef de l'Etat a déploré que l'enseignant Carlos Fuentealba
(42 ans), touché à la tête par la grenade lacrymogène, "ait été fusillé à
cause de ses idées".

L'opposition accuse toutefois M. Kirchner d'avoir déclenché la
crise en faisant adopter une mesure jugée électoraliste en vue de l'élection
du maire de Buenos Aires, le 3 juin. Le candidat de M. Kirchner est le
ministre de l'éducation, Daniel Filmus. Celui-ci a décrété, fin février, une
revalorisation des salaires des enseignants, sans consulter les gouverneurs
et sans tenir compte de la situation économique des provinces, qui affirment
ne pas pouvoir affronter de nouvelles dépenses. Cela a entraîné la colère
des enseignants, qui exigent des augmentations similaires à celles accordées
à leurs collègues de Buenos Aires.
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