Journée nationale de manifestation lycéenne. Rdv à 14h au phénix de l'université. en savoir plus
Le 17 novembre la Coordination Nationale des Université, ainsi que plusieurs syndicats (ou sections syndicales) lycéens et étudiants, partis, associations et groupe de lycéen-ne-s, appellent à une mobilisation de la maternelle à l’université dans toute la France afin de lutter contre la casse de l’éducation, l’instauration de la logique du profit dans ce secteur et la dégradation des conditions de travail et de vies des étudiant-e-s et des personnels.
Nous, lycéen-ne-s avons toute les raisons de lutter contre cette casse généralisée de l’éducation. En effet, notre lutte doit s’appuyer sur 3 axes :
- Tout d’abord, avant de parler de la réforme Chatel du lycée, nous allons parler de la réforme des BEP et des Bac Pro. Les BEP ont été (presque) tous supprimés, et le Bac Pro se fait désormais en 3 ans. Du coup, cela réduit le nombre de personnes qui auront un diplôme (la moitié des lycéens s’arrêtait au BEP et n’allait pas jusqu’au bac Pro), ce qui augmentera la précarité sur le marché de l’emploi, au grand bénéfice du patronat qui aura de la main d’œuvre bon marché. Le Bac Pro en 3 ans au lieu de 4 va mener à une déqualification du diplôme puisqu’on ne peut faire en 3 ans ce qu’on faisait en 4, et le gouvernement en profite ainsi pour rajouter des stages dans le Bac Pro, ce qui veut dire que le Bac Pro n’aura plus du tout la même valeur qu’avant.
Parlons désormais de la réforme Chatel (ministre de l’Education Nationale) du lycée, dont Sarko a annoncé les grandes lignes.
Après la mobilisation massive des lycéen-ne-s l’année dernière, on nous avait promis que la réforme était définitivement aux oubliettes et qu’on allait nous consulter.
Pourtant, la réforme annoncée par Sarko est, bien que moins frontale, tout aussi dangereuse pour les lycées.
Elle est composée de 3 axes :
Le premier axe de cette réforme c’est l’individualisation des parcours.
Le gouvernement veut mettre en place deux heures d’accompagnement personnalisé pour tous les lycéens. Il aurait trois formes : pendant que les meilleurs auront des cours d’approfondissement, les moins bons auront des heures de soutien scolaire, voir pire, des heures dites d’orientation, où on leur expliquera les démarches pour changer de filière.
En plus de ces heures d’accompagnement, le gouvernement veut rajouter un enseignement d’exploration en classe de seconde, et mettre en place une classe de première plus générale avec des enseignements de spécialité. Si on li ça avec le fait que cette réforme veut laisser plus d’autonomie aux chefs d’établissements, on peut supposer qu’en fonction de l’établissement et de l’endroit d’où on vient, on n’aura pas les mêmes « modules » de proposés, donc ça casse la valeur nationale du diplôme. Le livret de compétence dont la mise en place est proposée va dans le même sens, puisqu’on aura plus LE Bac mais un Bac. Et si le diplôme a pas la même valeur partout, on devra se demmerder tout seul devant un employeur, un président de fac, etc. parce que nos droits ne seront plus assurés par des conventions collectives !
Le deuxième axe de cette réforme c’est la sélection.
Le gouvernement veut permettre des réorientations en cours d’année. Ça veut dire que si on est mauvais en cours, on pourra se faire réorienter à chaque trimestre vers une filière qui offre des diplômes ayant moins de valeur que celle où on est. En plus, « grâce » aux heures d’orientation, tout est prévu pour qu’on puisse se faire balader de filières en filières…
En plus de ça, le gouvernement dit qu’il veut faire des filières L et STI des filières d’élite. Attention cela ne veut pas dire qu’il y aura plus de lycéen-ne-s à sortir avec des diplômes ayant pas mal de valeur : ça veut simplement dire que l’élite va rester numériquement égale à aujourd’hui, mais qu’elle sera plus diversifié, pendant que l’immense majorité des lycéen-ne-s se débattrons dans leur merde…
Le dernier axe de cette réforme c’est le rapprochement des lycées avec le monde de l’entreprise.
Le gouvernement veut faire cette réforme avec des moyens constants et en même temps laisser plus de liberté aux chefs d’établissements. Ça veut dire que si un bahut n’a pas de tune, il aura son autonomie financière, et pourra donc faire appelle aux boites privées, notamment pour financer les « modules » dont on parlait plus haut. Ces boites auront alors un contrôle sur les diplômes dispensés, comme c’est le cas en Angleterre où il existe des Bac McDo par exemple. En plus, la réforme prévoit la multiplication des stages en entreprises, alors qu’on sait très bien que ceux-ci ne servent qu’à fournir de la main d’œuvre pas chère aux patrons, et conduit à l’exploitation des jeunes.
- Ensuite les suppressions de postes. Malgré les effectifs de plus en plus nombreux dans les classes (une majorité de classe entre 35 et 40 élèves) le gouvernement continue de supprimer des postes. Cela va nous conduire à des classes de plus en plus nombreuses, donc à des difficultés scolaires encore plus grandes, et à des diplômes de moins bonne qualité puisque les enseignements dispensés seront forcement moins bons à 40 qu’à 25…
- Enfin les mesures sécuritaires. En mettant des flics dans nos lycées, le gouvernement veut mater toute possibilité de révolte chez les lycéen-ne-s. Il fait également une offensive idéologique, en défonçant l’héritage de mai 68, afin d’instaurer plus de discipline.
Cela nous montre que le gouvernement est prêt à dépenser de l’argent quand c’est pour les flics et pour la répression, mais ne lâche pas une tune quand il s’agit d’éducation.
Nous revendiquons :
- L’arrêt des suppressions de postes d'enseignant et de pions
- La fin des mesures sécuritaires
- Le retour des BEP et du Bac Pro en 4 ans
C’est pourquoi nous appelons tous les lycéen-ne-s de France à se mobiliser le 17 novembre contre la casse de l’Education, et afin de préparer la date du 24 novembre, appelée par de nombreux syndicats de profs !